Extrait article Meretmarine du 30 septembre 2009 /
Source Web
Saint-Malo : La construction du nouvel
engin de débarquement de la marine a débuté
La réalisation du premier des quatre Engins de
débarquement amphibie rapide (EDA-R) commandés pour la marine française a débuté
chez Socarenam, à Saint-Malo (ex-chantiers Gamelin). Long de 30 mètres pour une
largeur de 12 mètres, ce catamaran en aluminium est un produit de la famille
L-CAT (Landing Catamaran) conçue par CNIM. Il pourra transporter une charge de
80 tonnes, par exemple deux VBCI et du matériel, à la vitesse de 18 nœuds (la
capacité maximale d'emport est de 100 tonnes). A vide, il devra être capable de
filer plus de 25 nœuds. Par rapport au prototype réalisé sur fonds propres par
CNIM et testé depuis l'automne 2008 à Toulon, le premier engin de série
présentera quelques différences. Il disposera d'un blindage et de communications
militaires (type PR4G), alors que son armement consistera en deux mitrailleuses
de 12.7 mm et deux affûts de 7.62 mm.
Notifié le 15 juin 2008 au titre du plan de relance de
l'économie, le programme porte sur l'acquisition de quatre EDA-R, le contrat
comprenant une option pour quatre autres unités. Le coût global du marché est
évalué par le ministère de la Défense à 125 millions d'euros. Les deux premiers
engins seront livrés par CNIM en 2011 et les deux suivants en 2012. Les EDA-R
sont destinés à être embarqués sur les Bâtiments de Projection et de
Commandement (BPC) du type Mistral, à raison de deux catamarans par bâtiment. «
Par rapport aux actuels chalands de débarquement, lents et devant être mis en
œuvre à proximité des côtes, les EDA-R présentent l'avantage d'être rapides, de
mieux tenir la mer et d'offrir une grande capacité d'emport. L'idée est de
pouvoir mettre à terre une première vague à partir d'un bâtiment amphibie situé
au-delà de l'horizon, c'est-à-dire à 30 nautiques », explique la Délégation
Générale pour l'Armement.
Dotés d'une plateforme élévatrice centrale, qui accueille
véhicules, hommes et matériels, les engins conçus par CNIM se comportent, lors
des phases de transit, comme des catamarans rapides. Une fois arrivés à
proximité de la côte, leur plateforme s'abaisse pour permettre le débarquement
sur une plage. Ce concept, très innovant, est unique et au monde et, au-delà des
retombées économiques et en matière d'emplois pour les industriels français, a
été préféré à d'autres engins pour des raisons techniques et financières. « En
dehors des traditionnels chalands de débarquement, il n'existe que très peu
d'engins dans le monde. Un prototype à effet de surface a été développé en
Grande-Bretagne, mais il n'est pas au niveau de maturité du L-CAT de CNIM et
offre des capacités inférieures. Quant au LCAC américain, un engin sur coussin
d'air, il est beaucoup plus fragile et cher à l'achat comme à l'entretien »,
affirme-t-on au ministère français de la Défense.